Vous grondez votre enfant, et il éclate de rire ? Cela a le don de vous mettre en colère, car vous pensez qu’il se moque de vous. Ce n’est en réalité pas le cas. Ce sourire ou rire n’est ni une technique de manipulation ni un signe de provocation mais une réponse non consciente et instinctive : votre enfant, stressé et décontenancé, se met à sourire ou à rire pour faire diminuer le niveau d’agressivité de son parent énervé.
Voici ce que les neurosciences nous expliquent :
Mon enfant me provoque
Votre enfant vient de faire une bêtise. Enervé(e), vous le réprimandez, en haussant le ton, car il doit comprendre qu’il a fait quelque chose de mal, et qu’il ne doit pas recommencer. Mais voilà qu’il se met à rire, et cela vous énerve encore plus.
Pour vous, cela correspond à de la provocation. En réalité, il s’agit pour votre enfant, d’un mécanisme de défense. Il faut comprendre que quand vous le grondez, vous utilisez aussi un langage non-verbal, car votre ton, et l’expression de votre visage vont complètement changer... Il y a une émotion qui va venir en plus de votre message. Votre enfant va plus se concentrer sur celle-ci, et cela va détériorer la communication.
Le mécanisme de défense
Lorsqu’ils sont petits, les enfants ne comprennent pas les subtilités de la moquerie et de la provocation. Rire quand vous le grondez est pour lui une manière de se protéger. C’est une réaction de défense, pour ne pas recevoir l’émotion négative que vous, parent, lui renvoyez. C’est une façon d’esquiver le reproche. Parfois, il n’y a rien d’autre à comprendre. Il libère une tension. Ce n’est donc pas un manque de respect, mais plutôt une manière pour lui de faire face à la peur. En effet, quand vous lui criez dessus, il risque de penser que vous ne l’aimez pas ! Le rire est donc nerveux, en aucun cas, il ne ressent de la joie face à la situation.
Tout le problème entre les parents et les enfants, est que chacun analyse à tort et de la mauvaise manière, la réaction et les comportements de l’autre.
Faut-il gronder mon enfant ?
Vous ne pouvez pas demander à un enfant de changer sa façon de faire. Cependant, en tant qu’adulte, vous pourrez plus facilement prendre du recul sur la situation. Si votre enfant se met à rire alors que vous le réprimandez, il y a de fortes chances pour que le message ne soit pas passé. Il faut alors trouver une autre manière de faire. Il faut distinguer le message émis et celui qui est perçu. À partir du moment où il y a une différence entre les deux, il faut changer la manière dont vous l’exprimez.
Pour cela, il est possible d’avoir recours à la communication non-violente. Au lieu de crier sur votre enfant, expliquez-lui calmement les choses. Si vous sentez que la tension est trop forte, il est conseillé de vous éloigner, et reporter la discussion ultérieurement. Vous n’êtes pas obligés de réagir tout de suite. Cela ne veut pas dire que vous laissez passer. Il vaut mieux revenir dessus plus tard, une fois que vous êtes tous les deux apaisés.
Sinon, vous risquez de rentrer dans un cercle vicieux : vous grondez votre enfant, il rigole, et cela vous excède encore plus ; du coup vous le grondez encore plus fort, et il rigole de plus belle...
Pour éviter de se retrouver dans ce cas de figure, il ne faut pas hésiter à respirer un grand coup, et prendre un peu de distance.
Communiquer avec mon enfant
En tant que parent, c’est parfois difficile de trouver le juste milieu. Vous ne voulez pas être trop cool, ni trop sévère. Par exemple, si vous ne vous adressez à votre enfant qu’en lui donnant des ordres, il risque de ne plus vous écouter. Au contraire, si vous êtes tout le temps dans la rigolade, il ne vous prendra plus au sérieux.
Les temps de jeux où tout le monde rit et lâche prise, restent cependant importants et vous ne feront pas perdre votre autorité, mais vont plutôt renforcer les liens de confiance.
Ainsi, les moments où vous parlez sérieusement auront beaucoup plus d’impact. Les messages seront ainsi beaucoup plus clairs, et vous n’aurez plus à hausser la voix !
Il m'arrivait souvent de rigoler quand on me grondait étant petite, j'ai souvent peur que ma fille me le fasse en retour, merci pour ces articles.